RC Pro : comprendre la régularisation de cotisation

Dans beaucoup de contrats de responsabilité civile professionnelle (RC Pro), la cotisation n’est pas fixe : elle est calculée en fonction du chiffre d’affaires réalisé.
C’est ce qu’on appelle une prime assise sur le chiffre d’affaires, avec une régularisation une fois l’exercice comptable clos.

Cet article explique simplement :

1. Une prime RC Pro calculée sur le chiffre d’affaires

Dans ce type de contrat, une clause prévoit en substance que :

« La cotisation est ajustable chaque année au taux de X % du chiffre d’affaires déclaré annuellement. »

Concrètement, cela signifie :

👉 Plus le chiffre d’affaires augmente, plus la prime RC Pro augmente (et inversement, sous réserve d’un minimum de cotisation).


2. Prime provisionnelle et régularisation : le mécanisme de base

Le contrat fonctionne en deux temps :

1) Au début de l’année d’assurance

Prime provisionnelle = CA estimé × taux de cotisation (ex. 2 %)

Cette prime est versée au fil de l’année (mensualités, fractionnement, etc.).

2) Après la clôture de l’exercice

Prime définitive = CA réel × taux de cotisation (taux applicable pour l’exercice concerné)

On compare alors :

C’est cette comparaison qui génère une régularisation :


3. La prime minimale de cotisation : un plancher non remboursable

Beaucoup de contrats prévoient une prime minimale, parfois appelée :

En pratique :

👉 Conséquence :
Si la régularisation, en théorie, vous donnerait droit à un remboursement important, ce remboursement est limité par ce minimum.
On ne rembourse jamais en dessous de ce plancher prévu au contrat.


4. Exemple chiffré : 2 % de taux et un chiffre d’affaires régularisé à 140 000 €

Prenons un exemple simple, inspiré d’un cas réel :

100 000 € × 2 % = 2 000 €

En fin d’exercice :

Prime définitive = 140 000 € × 2 % = 2 800 €

Comparaison :

C’est ce qu’on appelle l’avis de régularisation de cotisation, qui récapitule :

Si le contrat prévoyait en plus un minimum de prime, par exemple 2 500 €, ce minimum ne jouerait pas dans cet exemple, car la prime calculée (2 800 €) est déjà supérieure au plancher.


5. Et si la prime calculée est inférieure à la prime provisionnelle ?

Autre scénario, pour bien comprendre le rôle du minimum de cotisation :

80 000 € × 2 % = 1 600 €

Sans minimum de prime

En théorie, l’assureur devrait vous rendre :

2 000 € – 1 600 € = 400 €

Avec une prime minimale de, par exemple, 1 800 €

On applique le plancher :

👉 On ne descend jamais en dessous de la prime minimale, même si le calcul CA × taux donnerait un montant plus faible.


6. L’assureur peut-il augmenter le taux au moment de la régularisation ?

Dans la pratique de la RC Pro, c’est un point clé – et souvent mal compris.

En théorie “académique”, on pourrait imaginer que la régularisation se fait simplement en appliquant le taux initialement prévu au contrat (par exemple 2 %) au chiffre d’affaires réel de l’exercice écoulé.

En réalité, beaucoup d’assureurs :

Autrement dit, la compagnie recalcule la cotisation de l’année écoulée avec un nouveau taux (par exemple passage de 2 % à 2,50 %) au moment où la prime devient définitive.

Pourquoi peuvent-ils le faire ?

Parce que, dans ce type de contrat :

Tant que la prime de l’exercice n’est pas définitivement fixée, l’assureur peut :

En théorie, cette hausse pourrait être formalisée par un avenant qui annonce clairement le nouveau taux.
En pratique, en responsabilité civile professionnelle, ce n’est pas toujours le cas : la hausse est parfois intégrée directement dans le calcul de la régularisation, sans qu’un avenant soit systématiquement signé.

L’assuré peut-il refuser cette augmentation ?

L’assuré n’est pas totalement démuni :

En revanche, si le contrat permet à l’assureur de réviser ses tarifs et que la hausse est appliquée au moment où la cotisation de l’exercice est définitivement calculée, il est souvent difficile d’obtenir que l’assureur “revienne en arrière”, sauf mauvaise application manifeste des conditions contractuelles.

👉 Concrètement, l’augmentation du taux joue donc :

7. Que faire quand vous recevez un avis de régularisation de cotisation RC Pro ?

Lorsqu’un professionnel reçoit un avis + décompte de régularisation, il est utile de vérifier plusieurs points :

Conclusion

La régularisation d’une cotisation de responsabilité civile professionnelle basée sur le chiffre d’affaires n’est pas un “caprice” ponctuel : c’est un mécanisme contractuel destiné à ajuster la prime à l’activité réelle de l’entreprise.

En résumé :

Cela peut conduire à :