Travaux de toiture en copropriété : la check-list assurance 

Quand une copropriété engage des travaux importants de toiture, le sujet de l’assurance ne peut pas être traité à la légère.
Infiltrations, défaut d’étanchéité, malfaçons, litiges entre intervenants… les risques sont nombreux, et ils peuvent coûter très cher à la copropriété comme aux copropriétaires.

En tant qu’intermédiaire en assurance, voici la check-list pratique que je recommande aux syndics et conseils syndicaux qui préparent un chantier de toiture.


1. Comprendre qui est maître d’ouvrage

En copropriété, le maître d’ouvrage, c’est le syndicat des copropriétaires, représenté par le syndic.

C’est donc la copropriété, et non l’entreprise de travaux, qui doit organiser le dispositif d’assurance autour du chantier, notamment :


2. La dommages-ouvrage : le socle obligatoire

Pour des travaux de toiture sur les parties communes, on entre généralement dans le champ de la responsabilité décennale (solidité, étanchéité, impropriété à destination).
Dans ce cas, la souscription d’une assurance dommages-ouvrage (DO) avant l’ouverture du chantier est légalement exigée.

À quoi sert la dommages-ouvrage ?

La DO a un rôle clé :

C’est aussi un enjeu patrimonial : en cas de vente d’un lot dans les 10 ans suivant les travaux, l’absence de DO peut compliquer la transaction, voire la bloquer, car les notaires y sont très attentifs.

Ordre de grandeur du coût

À titre indicatif, la prime de dommages-ouvrage se situe souvent autour de :

C’est une dépense qui doit être votée en assemblée générale, puis répartie entre les copropriétaires selon les tantièmes.


3. Ce qu’il est très fortement conseillé de prévoir en plus

a) Relecture du contrat multirisque immeuble

Avant de lancer le chantier, il est indispensable de revoir le contrat multirisque de l’immeuble :

Selon les cas, il peut être pertinent d’ajouter une garantie Tous Risques Chantier (TRC), parfois intégrée dans un montage de type « pack chantier » : DO + TRC + RC maître d’ouvrage.

b) Responsabilité civile du maître d’ouvrage

Au-delà des assurances des entreprises, la copropriété a son propre enjeu de responsabilité civile :

Cette RC du maître d’ouvrage peut être intégrée au contrat DO ou souscrite séparément.
L’objectif : éviter que la copropriété soit exposée directement en cas de recours.


4. Ce qu’il faut exiger des entreprises de toiture

Aucun chantier de toiture sérieux ne devrait démarrer sans un dossier complet d’assurances des entreprises :

1) Attestation de responsabilité civile décennale

À vérifier systématiquement :

C’est cette garantie décennale qui prendra le relais de la DO pour la prise en charge finale des désordres.

2) Attestation de responsabilité civile professionnelle / exploitation

Elle couvre les dommages causés pendant l’exécution des travaux :

3) Contrat écrit / marché de travaux

Le marché de travaux doit être formalisé par écrit, avec au minimum :

Ces éléments seront également indispensables pour le dossier de dommages-ouvrage.


5. La check-list pratique avant d’ouvrir le chantier

Voici une check-list synthétique que la copropriété peut suivre avec son syndic et son courtier / intermédiaire en assurance :

A. Gouvernance et décisions

B. Dossier d’assurance dommages-ouvrage

C. Contrat multirisque immeuble et garanties chantier

D. Vérifications des entreprises

E. Suivi et réception du chantier

6. Un mot de conclusion

Les travaux de toiture en copropriété représentent un investissement important, mais aussi une opportunité de valoriser le patrimoine des copropriétaires.
À condition d’avoir anticipé le volet assurance : dommages-ouvrage, responsabilités, garanties chantier, sélection des entreprises.

Un accompagnement par un intermédiaire en assurance permet de sécuriser chaque étape : choix des garanties, relations avec les assureurs, lecture des contrats, et gestion des dossiers en cas de sinistre.