Conseil en entreprise, allez au delà de la souscription en ligne !
Un conseil en entreprise a souscrit il y a quelques années une assurance responsabilité civile professionnelle sur une plateforme 100 % en ligne, dédiée aux travailleurs non salariés.
Il en avait besoin rapidement :
attestation exigée par un client,
démarrage de mission imminent,
urgence à “régler la question de l’assurance” pour pouvoir travailler.
En quelques minutes : simulation, souscription, attestation.
Contrat obtenu, sujet “réglé” — du moins en apparence.
Ce réflexe est parfaitement normal : lorsqu’on exerce une activité de conseil, on cherche d’abord à répondre aux exigences concrètes de ses clients. Souscrire, c’est bien. Mais laisser ensuite dormir sa réflexion sur sa responsabilité civile professionnelle, c’est prendre le risque de découvrir trop tard ce que le contrat couvre… ou ne couvre pas.
Cet article raconte, de manière anonymisée, le parcours de ce conseil en entreprise, et montre pourquoi il a eu intérêt à nous solliciter, sans que cela implique forcément de changer d’assureur immédiatement.
1. Souscrire vite en ligne : un réflexe légitime
En tant que conseil en entreprise, on se retrouve très vite face à une demande simple d’un client :
“Merci de nous transmettre votre attestation de responsabilité civile professionnelle à jour.”
Les plateformes d’assurance en ligne pour professionnels permettent de :
obtenir une simulation et adhérer en quelques minutes,
recevoir immédiatement une attestation,
bénéficier d’un contrat standard conçu pour les activités de conseil.
Pour ce conseil en entreprise, ce choix avait du sens :
il gagnait du temps,
il remplissait une obligation demandée par ses clients,
il avait le sentiment d’être correctement assuré.
Le problème ne se situe pas au moment de la souscription.
Le vrai sujet, c’est ce qui se passe après : les missions changent, l’exposition au risque évolue… mais le contrat, lui, reste tel qu’il était le jour J.
2. Le contrat vit sa vie… mais l’activité évolue
Un contrat d’assurance se joue sur deux temps :
Le temps de la souscription
parcours simple,
fiches métiers génériques,
volonté d’être attractif pour un maximum de profils.
Le temps du sinistre
lecture détaillée des clauses,
analyse de la réalité de la mission,
vérification des déclarations initiales et de l’évolution de l’activité.
Entre ces deux temps, beaucoup de conseils en entreprise laissent leur contrat vivre sa vie, sans vraie relecture :
nouvelles missions, plus stratégiques ou plus opérationnelles,
intervention dans des secteurs sensibles (industrie, BTP, santé, IT…),
responsabilités de fait qui dépassent le simple “conseil”.
C’est exactement ce qui est arrivé à ce client : son activité a évolué, mais pas son contrat.
3. Conseil en entreprise : une étiquette simple, une réalité complexe
Sur le papier, la case “conseil en entreprise” semble claire.
Dans la pratique, cela peut recouvrir :
du diagnostic (organisation, finances, processus, stratégie),
du pilotage de projet ou de transformation,
de l’accompagnement du dirigeant,
parfois une présence très impliquée dans les décisions, voire dans la mise en œuvre.
La frontière peut devenir floue entre :
le conseil stricto sensu,
et une forme de participation opérationnelle aux décisions, aux choix techniques, aux orientations stratégiques.
Or un contrat standard “RC Pro – conseil” peut ne pas être pensé pour toutes les configurations possibles. D’où l’importance de revenir à une description précise et actualisée de l’activité réelle.
4. Pourquoi nous solliciter, même si l’on ne change pas d’assureur ?
Quand ce conseil en entreprise nous sollicite, il ne vient pas avec l’idée :
de “faire le tour du marché” pour économiser 50 €,
ni de “casser” son assureur en ligne.
Sa demande est beaucoup plus simple et plus saine :
“Je veux comprendre ce que je fais vraiment, ce que mon contrat couvre réellement, et où se situent les zones de fragilité.”
Notre rôle n’est pas de lui annoncer d’emblée qu’il doit changer d’assureur.
Notre rôle est de l’aider à :
Décrire précisément son activité, mission par mission.
Identifier ses risques réels :
là où il reste dans le conseil,
là où il s’approche du pilotage ou de la décision,
là où un client pourrait légitimement rechercher sa responsabilité.
Mettre en regard cette réalité avec son contrat actuel :
ce qui semble clairement couvert,
ce qui paraît discutable,
ce qui reste manifestement hors champ.
Préparer un échange structuré avec son assureur actuel, ou, si besoin, avec un autre assureur.
Tout cela peut se faire sans modifier immédiatement son contrat.
L’enjeu, c’est d’abord de reprendre la maîtrise de son dossier.
5. Un « dossier mobilisable » : pour ne plus subir son contrat
Ce travail débouche sur ce que nous proposons à nos clients : un dossier mobilisable.
Concrètement, il s’agit de rassembler et structurer :
les éléments clés de l’activité (présentation, offres, exemples de missions, typologie de clients),
les documents importants (contrats de mission, mails essentiels, engagements écrits),
une analyse claire de la responsabilité civile potentielle :
ce qui relève du conseil,
ce qui relève de décisions ou de recommandations engageantes,
les points de vigilance particuliers.
Ce dossier est mobilisable parce qu’il est conçu pour servir :
en cas de sinistre ou de litige, pour expliquer ce que fait réellement le conseil en entreprise,
dans le dialogue avec l’assureur actuel, pour demander des clarifications ou des ajustements,
éventuellement dans le cadre d’une mise en concurrence, si un changement d’assureur devient pertinent.
Ce n’est plus un contrat qui dort dans un espace client, c’est un outil de pilotage de son risque.
6. Un dossier collaboratif et participatif
Ce dossier n’est pas un rapport figé que nous produirions seuls.
Nous le construisons avec le client, dans une logique collaborative et participative :
le conseil en entreprise décrit ses missions, ses arbitrages, ses limites (ce qu’il accepte ou refuse de faire),
nous apportons la lecture assurantielle et la structuration,
nous ajustons ensemble le vocabulaire, les exemples, les nuances.
Résultat :
le client comprend réellement son exposition au risque,
il devient acteur de sa propre protection,
il gagne un outil qu’il peut réutiliser dans le temps (nouvelle mission, nouveau contrat, nouvelle négociation).
Et tout cela peut se faire sans forcément changer d’assureur ni modifier son contrat dès le lendemain.
Parfois, la première étape consiste simplement à mieux utiliser et mieux encadrer le contrat existant.
7. Ne pas laisser dormir sa responsabilité civile professionnelle
Dans l’histoire de ce conseil en entreprise, il n’y a pas de rebondissement spectaculaire.
Il ne quitte pas forcément son assureur, il ne double pas forcément sa prime, il ne fait pas “révolution”.
En revanche, il obtient :
une vision claire de ce qu’il fait et de ce qui est en jeu,
un dossier mobilisable, collaboratif et participatif,
une base solide pour faire évoluer sa couverture le jour où une nouvelle étape de son activité le justifiera.
En résumé :
Souscrire vite en ligne, c’est souvent utile et légitime.
Laisser dormir sa réflexion sur sa responsabilité civile, c’est risqué.
Se doter d’un dossier mobilisable, construit de manière collaborative et participative, c’est ce qui fait la différence le jour où un client conteste une mission ou où un sinistre survient.
Si vous exercez le conseil en entreprise et que vous avez souscrit votre assurance sur Internet parce qu’il fallait aller vite, il n’est pas forcément question de tout changer.
Mais vous avez tout intérêt à nous solliciter pour reprendre la main sur votre responsabilité civile, avec un dossier qui vous ressemble et qui pourra être mobilisé le jour où vous en aurez besoin. C’est exactement ce que nous proposons dans notre accompagnement.